Notre travail de recherche de doctorat questionne la fabrique urbaine au XXIe siècle à partir des pratiques de remodelage urbain dans les shrinking cities, que nous traduisons ici par villes en décroissance. Il s’appuie sur une analyse croisée de six projets urbains et paysagers, réalisés et théoriques, conduits dans 5 contextes en décroissance : Saint-Etienne et la région du Livradois-Forez (France) ; Halle et Dessau (Allemagne) ; Detroit (États-Unis). Ce travail nous a conduit à porter un intérêt particulier pour les spatialités de la décroissance urbaine. Alors que dans sa définition, le déclin démographique est le premier indicateur utilisé dans les sciences humaines pour révéler la décroissance urbaine, les répercussions spatiales – abandon du bâti, multiplication des parcelles vacantes, dégradation de l’espace public et des infrastructures urbaines, etc. –, sont les premiers indicateurs perçus par les habitants, mais également ceux qu’étudient l’architecte-chercheur. Dans le cadre de notre recherche, le croisement de ces différentes données nous a fait prendre conscience de la nécessité de porter lecture à différentes échelles spatiales de l’évidement de la ville pour comprendre les dynamiques de mutation des tissus urbains et que l’idée de «vide» prenait des formes multiples. Quelles sont-elles ? Comment les analyser ? Comment les définir ? Dans le cadre de l’atelier Les territoires du vide dans la recherche urbaine, nous proposons de revenir sur ces différentes questions et les problématiques qu’elles ont soulevé en termes de vocabulaire. Après un bref rappel de notre méthodologie d’analyse, nous présenterons la notion de vide en architecture et le sens qu’il prend face aux spatialités de décroissance urbaine. Nous ouvrirons le débat sur la nécessité de développer le champ lexical pour décrire ces spatialités en intégrant de nouvelles données spatiales et temporelles.