Mesure de l’insulino-résistance au cours du développement de l’obésité avec un traceur radioactif du transport du glucose : le [125I]-6-déoxy-6-iodo-D-glucose
Résumé
L’obésité est en perpétuelle augmentation dans le monde. L’Organisation Mondiale de
la Santé projette qu’en 2015, environ 2,3 milliards d’adultes seront en surpoids, et environ
700 millions seront obèses. L’obésité est un facteur de risque des maladies cardiovasculaires
et favorise le développement du diabète de type 2. L’une des caractéristiques de ce désordre
métabolique est la résistance à l’insuline, incapacité des tissus insulino sensibles à répondre à
des concentrations physiologiques d’insuline.
La première partie du travail a consisté à développer un protocole expérimental
induisant l’obésité chez des rats Sprague-Dawley grâce à un régime riche en lipides ("Lard")
et à un régime riche en lipides et en glucides ("Cafétéria"). Après trois mois de régime, les
animaux des groupes "Cafétéria" et "Lard" ont un poids et une masse de tissu adipeux blanc
supérieurs à ceux du groupe "Contrôle". Dans ces groupes "régimes" la concentration en
leptine est augmentée de façon significative et une tendance à l’augmentation de l’insulinémie
est observée.
Dans la seconde partie du travail, la résistance à l’insuline des animaux a été mesurée
au cours du développement de l’obésité grace à une nouvelle technique d’imagerie nucléaire
utilisant un traceur radioactif du transport du glucose, le [125I]-6-déoxy-6-iodo-D-glucose
(6DIG). Cette molécule développée au sein de l’Unité INSERM 1039, est un analogue du
glucose, radiomarqué en position 6 par un atome d’iode et qui permet d’étudier le transport du
glucose in vivo. Dans notre étude, aucune insulino-résistance n’a été mise en évidence au
cours du développement de l’obésité.
La troisième partie du travail a consisté en l’optimisation de la méthode de traitement
des résultats obtenus dans le muscle avec le 6DIG. Dans notre étude, la mesure de l’insulinorésistance
musculaire a été réalisée par une technique graphique d’analyse des courbes
d’évolution de la radioactivité. Cette technique s’est avérée trop peu sensible pour la mise en
évidence de variations fines d’insulino-résistance. Or, une modélisation mathématique simple
du transport du glucose dans le muscle permet d’augmenter la sensibilité de la mesure mais
elle nécessite un protocole expérimental de 90 minutes. Nous avons développé une nouvelle
approche pour le traitement des données qui permet, avec un protocole expérimental de 20
minutes, l’utilisation de la modélisation mathématique, donc une mesure de variations fines
d’insulino-résistance.
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