Pertinence de la pratique des translocations végétales pour la conservation : une approche interdisciplinaire - Inria - Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2022

Relevance of plant translocations for conservation : an interdiciplinary approach

Pertinence de la pratique des translocations végétales pour la conservation : une approche interdisciplinaire

Mohamed Diallo
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1238093
  • IdHAL : mohdiallo

Résumé

Conservation actions are essential for the conservation of threatened species around the world. Litterature reviews indicate a consistent increase in conservation translocation practices (e.g., the movement of species, plants or animals, from one place to another for conservation purposes). A large proportion of conservation translocations fail to establish viable populations and environmental conditions at recipient sites are among the most reported causes of failure. In this thesis, by using plant data from the TRANSLOC database, which contains data on translocated species (animals, plants and lichens) in Europe and the Mediterranean from 1980 to 2020, associated with a series of interviews with different translocation practitioners in France, we discuss, through an interdisciplinary approach, the relevance of plant conservation translocations in order to identify levers which could help improve the practice of translocations, their evaluation and ultimately the result of these translocations. We studied the geographic and climatic orientations and distances between origin and host sites of translocated plant populations in Europe and the Mediterranean over the last 50 years. Our results indicate that translocation distances ranged from 0 to 661 km, with a majority (82%) being at less than 25 km without any preferential orientation. We show that host sites were slightly, but significantly, under colder climatic condition than the source sites. Climate change was not a major consideration in choosing the host sites. This suggests that there is a gap between scientific recommendations to cope with climate change and the translocation practices. For the rest of the study, we used Metropolitan France as a case study. So we studied the conservation and protection status of translocated species, the identified threats leading to the translocations and the motivations, both at national and regional scale. In most cases, translocations concerned species that were neither threatened (sensus IUCN) nationally and regionally, nor protected nationally. However, a majority of these species were regionally protected. Regarding the threats that led to the translocations of the populations we studied, our results indicate that these were mainly habitat loss or degradation linked to natural system modifications, transportation, energy production and mining, and residential and commercial development. Then we study the economic cost of translocations for the National Botanical Conservatories, one of the main actors in plant translocations. The pre and post translocation phases are more expensive than the translocation phase, and could be explained by the time required for the agents to prepare exemption files and to monitor the populations after the translocation. This thesis allows us to make at least two suggestions to improve the relevance of plant translocations. We recommand careful consideration of climate change challenges when choosing hosting sites, otherwise there is a risk of moving species to habitats that will rapidly become unfavorable for their establishment. We also point out the importance of taking into account socioeconomic factors during translocations for which, in practice, the parameters do not depend solely on biological factors.
Les actions de conservation sont essentielles pour la conservation des espèces menacées dans le monde. Les revues de la littérature indiquent une forte augmentation des translocations de conservation, c’est-à-dire, le déplacement d’organismes, plantes ou animaux, dans un but conservatoire pour restaurer des populations. Une large proportion de ces translocations échoue à établir des populations viables et les raisons de ces échecs sont dues entre autres aux conditions environnementales au niveau des sites d’accueil. Dans cette thèse, en utilisant les données issues de la base de données TRANSLOC, qui regroupe des données sur les translocations (d’animaux, de plantes et de lichens) réalisées en Europe et dans le bassin Méditerranéen, associées à des entretiens semi-directifs auprès des acteurs des translocations en France, nous étudions, à travers une approche interdisciplinaire, la pertinence des translocations végétales de conservation pour identifier des leviers permettant d’améliorer la pratique, l’évaluation et in-fine le résultat de ces translocations. Nous avons étudié les orientations et les distances climatiques et géographiques entre les sites d’origine et d’accueil des translocations végétales réalisées au cours des 50 dernières années en Europe et dans le bassin méditerranéen. Nous montrons que les translocations sont réalisées à des distances allant de 0 à 661 km avec une majorité d’entre elles (82%) situées à moins de 25 km, sans aucune orientation préférentielle. Nous montrons aussi que les sites d’accueils sont légèrement, mais significativement plus frais que les sites d’origine. Toutefois, le changement climatique n’est pas une considération majeure dans le choix des sites de translocation. Pour la suite des travaux, nous prenons comme cas d’étude la France. Tout d’abord, nous traitons des statuts de conservation et de protection des espèces transloquées, des menaces identifiées à l’origine des translocations ainsi que des motivations, aux échelles nationale et régionale. Dans la majorité des cas, les translocations portent sur des espèces qui ne sont pas menacées (au sens de l’UICN) au niveau national et régional, ni protégées au niveau national. Toutefois une majorité de ces espèces sont protégées dans les régions de translocation. S’agissant des menaces ayant conduit aux translocations des populations que nous avons étudiées, nos résultats indiquent qu’il s’agit principalement de perte ou dégradation des habitats liées, en particulier, à la modification des systèmes naturels, au transport, à la production d’énergie, et au développement résidentiel et commercial. Ensuite, nous étudions le coût économique des translocations pour les Conservatoires Botaniques Nationaux (CBN), un des acteurs majeurs des translocations végétales. Les phases de pré et post-translocation sont plus couteuses que la phase de translocation en elle-même, et s’explique par le temps nécessaire aux agents pour monter les dossiers de dérogation et pour le suivi des populations après la translocation. Ces travaux de thèse nous permettent de faire au moins deux préconisations pour améliorer la pertinence des translocations végétales. Nous recommandons de porter une attention particulière aux enjeux du réchauffement climatique lors du choix des sites d’accueil au risque sinon de déplacer des espèces vers des habitats qui deviendront rapidement peu favorables à leur établissement. Nous soulignons également l’importance de la prise en compte des facteurs socio-économiques lors des translocations dont les paramètres, en pratique, ne dépendent pas uniquement de facteurs biologiques.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03677856 , version 1 (25-05-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03677856 , version 1

Citer

Mohamed Diallo. Pertinence de la pratique des translocations végétales pour la conservation : une approche interdisciplinaire. Ecologie, Environnement. Université Paris-Saclay, 2022. Français. ⟨NNT : 2022UPASB001⟩. ⟨tel-03677856⟩
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