Ce travail de thèse s’inscrit dans le champ des travaux qui essayent comprendre les mécanismes impliqués dans la réalisation d’actions outillées. En psychologie deux approches se confrontent sur le sujet, la première suggère que l’utilisation d’outil soit avant tout basée sur des représentations motrices, la seconde approche propose que ce soit le raisonnement en vue de résoudre un problème qui soit au cœur de l’action outillée. La thèse que nous défendons est que les conséquences de l’action outillée sur l’environnement constituent une base pour l’émergence de fonctionnalités nouvelles pour un outil. Pour cela, nous avons proposé cinq expérimentations. Les deux premières visent à interroger le rôle des dimensions corporelles dans 1) notre perception des outils et 2) la compréhension de l’action. Les suivantes se proposent d’appréhender 3) l’impact de la conséquence de l’action outillée sur la mémorisation d’une scène avec un outil, 4) la durabilité de l’apprentissage d’un lien entre un outil et une conséquence, et 5) l’influence de la conséquence sur les jugements à propos de l’outil. Suite à ces travaux, la thèse que nous soutenons suggère que nous construisons en permanence des fonctionnalités nouvelles dans l’environnement, et que nous faisons ainsi émerger de l’interaction dialectique entre l’environnement et nous de nouvelles possibilités d’agir.