La pandémie de COVID-19 a eu un retentissement psychosocial certain et documenté sur les soignants. Les bénévoles associatifs se sont également mobilisés dans l'urgence sur le terrain, mais peu d'études rendent compte de l'impact de leur engagement durant cette crise sanitaire. L'objectif de cette étude était de décrire les facteurs de stress perçus auxquels ont dû faire face les bénévoles ainsi que leurs mécanismes de coping individuels et collectifs. L'étude a été menée de juin à décembre 2020 sur les bénévoles de la Croix-Rouge française (CRf) dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et de la Guyane. Des interviews individuels semi-structurés ont été réalisés par téléphone ou skype. Une analyse thématique a été réalisée permettant d'identifier les principaux thèmes et sous thèmes. Un total de 21 bénévoles a été inclus dans l'étude, dont 11 en région PACA et 10 en Guyane. Les facteurs de stress perçus portaient sur 3 niveaux. On retrouvait à un premier niveau individuel, la catégorie d'âge de "séniors", la présence de comorbidités et le statut marital comme facteur de stress. Au niveau organisationnel, la charge de travail, le niveau de responsabilités, les mesures de protection, des modalités d'intervention opérationnelles inédites ou encore un style de management descendant représentaient des facteurs ayant déstabilisé les bénévoles. A une échelle plus globale, le manque de ressources en matériel de prévention, la complexité de la surveillance des cas contacts et les recommandations parfois ressenties comme contradictoires ont été rapportés. Ces stress psychosociaux étaient associés à des dilemmes éthiques, l'ensemble entraînait des conséquences psychologiques néfastes. Les bénévoles ont été cependant en mesure de développer une série de mécanismes de coping centré sur leurs émotions, sur la prévention ou la réduction des stress et sur le soutien collectif. Les bénévoles de la CRf ont dû s'adapter au décours de l'urgence sanitaire et sociale lors des premiers mois de la crise. Ils ont fait face à une série de stress dans leur environnement familial, social et au sein de l'organisation humanitaire mettant en tension certaines de leurs valeurs. Pour autant, ils ont déployé de nombreux mécanismes de résilience et l'investissement collectif a été pourvoyeur de socialisation et de sens.