Notre étude avait pour objectif de prédire le niveau en lecture en fin de cycle 2 (CE1) d'enfants aux capacités intellectuelles normales. Nous cherchions à identifier des facteurs cognitifs annonciateurs de la réussite ou de l'échec sélectif en lecture (dyslexie). Issue d'une cohorte de 200 enfants, une population de 85 enfants a été suivie pendant 4 ans, de la moyenne section de maternelle à la fin du CE1, répartie en un groupe à "risque" présentant de faibles capacités de discrimination phonémique et un groupe "contrôle" indemne de ces difficultés. Des tests ont été administrés sur quatre époques expérimentales. Différentes analyses statistiques ont été effectuées : corrélations, régressions linéaires, analyses discriminantes. A chacune des époques, les compétences précoces les plus prédictives du niveau ultérieur en lecture ont été distinguées. Les analyses de régression ont permis de faire ressortir, parmi les tests administrés en grande section, 5 prédicteurs : dénomination rapide, discrimination phonémique, segmentation phonémique, mémoire à court terme phonologique, connaissance des lettres, les deux premiers expliquant à eux seuls 43,5% de la variance du niveau en lecture en fin de CE1. De plus, d'après les analyses discriminantes, les scores à ces 2 tests permettent de classer correctement 83,5% des enfants en fonction de leur niveau en lecture près de 3 ans plus tard.