Périodiquement des statistiques sont publiquement suspectées voire contestés. Les attaques viennent de milieux très divers : de la presse, des partenaires sociaux, mais aussi des autorités politiques et parfois même des tutelles de la statistique publique. Cause ou conséquence, il semble que la population doute de plus en plus des descriptions de l'économie ou de la société que les statisticiens lui proposent. Cette situation met en cause la statistique publique et sa place dans la société. On ne peut s'en accommoder si l'on pense qu'en démocratie, un accord sur certains constats est un préalable indispensable pour que les débats publics soient à la fois sérieux et fructueux. Que faire ? A coup sûr, la solution n'est pas entre les mains des seuls statisticiens, quand c'est la société tout entière qui doit s'interroger. Pour autant, notre profession se doit de réfléchir à ses propres responsabilités : devons-nous changer nos productions ou nos pratiques ? C'est la question que souhaite soulever le groupe " Statistiques et Société " de la SFdS en organisant, dans le cadre des Journées de Statistique 2009 une séance double le lundi 25 mai après-midi. En revenant sur plusieurs débats récents, pour la plupart encore vivaces, nous nous interrogerons sur les causes de cette évolution inquiétante, et sur les remèdes possibles à partir de quatre exemples qui seront présentés dans la première partie de cette séance : \beginitemize \item la controverse sur le taux de chômage en 2007, avec la décision que l'Insee avait prise de suspendre la publication de son enquête sur l'emploi durant six mois ; cet exemple sera introduit par Jean-François Royer, chercheur au Centre de Recherche en Economie et Statistique (CREST) ;\item " la remise en cause du PIB comme indicateur général de développement, voire de bien-être, avec Jean-Etienne Chapron, inspecteur général de l'INSEE, rapporteur de la commission présidée à cet effet par les Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz et Amartya Sen et qui doit rendre très prochainement son rapport au directeur général de l'INSEE ; \item la remise en cause du PIB comme indicateur général de développement, voire de bien-être, avec Jean-Etienne Chapron, inspecteur général de l'INSEE, rapporteur de la commission présidée à cet effet par les Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz et Amartya Sen et qui doit rendre très prochainement son rapport au directeur général de l'INSEE ; \item les polémiques sur le nombre des immigrés clandestins, où dans un climat politique sensible, les responsables avancent des estimations que les sources existantes n'étaient pas, avec Bruno Aubusson de Carvalay, chercheur au centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, membre de l'association Pénombre ; \item la contestation par les deux principaux candidats lors de la dernière campagne présidentielle des chiffres officiels sur le pouvoir d'achat, avec Philippe Moati, professeur d'économie à l'Université Paris-Diderot, co-auteur du rapport du Conseil d'analyse économique " Mesurer le pouvoir d'achat . \enditemize Pendant la deuxième partie un large débat entre les présentateurs et la salle permettra de tirer des conclusions à partir de ces exemples et de se poser notamment les questions suivantes : S'agit-il d'une tendance lourde de la société, ou d'une dérive politique, voire politicienne ? La situation française est-elle particulière ? L'offre de statistiques publiques s'est-elle insuffisamment adaptée aux nouveaux problèmes économiques ou sociaux ? Faut-il une meilleure communication ou des outils nouveaux ? Est-ce sur la formation du public qu'il faut investir ?